Bon, je vous le dis tout de suite, ce que je vais mettre ci-dessous n'est pas du tout une histoire que j'ai inventée. En fait, exceptionnellement, je vais mettre un extrait du livre de Tara Duncan 4 Le Dragon Renégat, et vous allez me dire ce que vous en pensez ^^ Allons-y...Extrait de Tara Duncan 4 : Le Dragon RenégatChapitre I
LE DRAGON
ou de l'interêt de jouer franc jeu avec un type qui a des dents plus longues que vos avant-bras
L'être sentit ses griffes traverser la couche fragile de ses doigts humains. Il contrôla son agacement. Et fixa un regard sévère sur les lames cornées. Comme à regret, elles se rétractèrent, laissant place à des ongles nettement plus civilisés.
Hmmm... mieux.
Il ne devait pas se transformer. Mais son impatience était telle qu'il avait du mal à se maîtriser.
Satisfait, il releva la tête. Le savant hominien, Vlour Mabri, lui tournait le dos et n'avait rien remarqué. Il s'agitait en marmonnant dans le laboratoire encombré. Sur leurs fragiles pattes de verre, les flacons cliquetaient, animés par les sorts d'activation. Les cornues échangeaient de mystérieux fluides, formant d'étincelantes arabesques dans les airs. Il valait mieux éviter de se retrouver sur la trajectoire d'un des corrosifs sous peine de perdre quelque chose d'important. Un bras ou une tête, par exemple.
Les scoops, petites caméras volantes, avaient été neutralisées. Elles surveillaient tous les endroits sensibles du palais impérial omoisien d'AutreMonde, comme ce laboratoire, l'un des dix centres de recherche enfouis en son coeur. Bernées par un sort d'Illusius, elles montraient une succession de pièces vides.
Les brillantes, dans les globes, dormaient. Leurs ailes lumieuses tressaillaient dans leur sommeil, diffusant peu de lumière.
Le généticien lui fit face. Il semblait harassé. Il se frotta les yeux, puis chassa à nouveau les grosses bésicles rondes qui, avec ses cheveux rouges, le faisaient ressembler à un hibou punk.
- Alors ? interrogea l'homme qui n'en était pas un.
- C'est... stupéfiant, s'enthousiasma le savant. Ces échantillons de tissu. Ils ne sont pas normaux... non, pas du tout ! Comment ? Comment avez-vous réussi cela ?
L'être fronça les sourcils.
- Cela ne vous regarde pas. Ont-ils atteint leur plein potentiel ?
- Oui, assura le savant, ses yeux de strigiforme clignotant. Grace à mon invention, le globinomagicogrammeur, j'ai mesuré la charge de magie dans leur sang.
- Et ?
- Vous connaissez les bomobes atomiques des humains sur Terre ?
- Oui ?
- Ce sont des pétards mouillés à côté de la puissance magique de vos deux sujets.
L'être avança d'un pas, exultant.
- Magnifique ! Enfin, je touche au but !
Le savant déglutit. Sa proéminente pomme d'Adam s'agita nerveusement. Dans son esprit enfiévré, la convoitise le disputait à l'honnêteté. Le prix de sa collaboration, l'Etoile de Zendra, était à portée de main. Grâce à cet objet tant désiré, mi-quartz magique d'AutreMonde, mi-circuits imprimés terriens, il éluciderait les origines de la magie et l'étudierait scientifiquement. Plus rien ne serait impossible. Les Mages deviendraient... semblables aux anciens dieux. Mais pouvait-il sacrifier deux êtres humains sur l'autel de son ambition ? Après une brève bagarre, à son grand regret, l'honnêteté l'emporta.
D'une courte tête. Il soupira. Ses épaules droites s'affaissèrent.
- Je dois vous avertir. Il y a un problème. Le potentiel a été multiplié par cent. Si vous n'intervenez pas, les conséquences...
L'être l'interrompit d'un geste brusque, indifférent à la fin de la phrase du généticien.
- La suite ne m'intéresse pas. Je désirais juste m'assurer que leur pouvoir est parvenu à sa pleine puissance.
- C'est... bien au-delà, capitula Vlour Mabri en désignant le dossier qu'il tenait.
Puis, dans un effort, il insista.
- Mais leur magie menace de les détruire ! Leur pouvoir est en train de les consumer.
L'homme, vêtu d'une robe de sorceliers parsemée de glyphes argentés et dont le visage restait dans l'ombre, haussa les épaules dans un geste très humain.
- C'est sans importance. S'ils périssent en accomplissant leur destinée, cela ne me dérange pas outre mesure.
- Lui, peut-être, insista le savant. Mais Tara'tylanhnem Duncan ? Elle, c'est une autre histoire, elle est l'héritière de notre empire. Vous ne pouvez pas...
- Je ne peux pas quoi ? fit l'homme d'une voix douce et froide. Ils ne sont que des
pions. J'ai
cultivé leur génome depûis des siècles. Pensez-vous que je vais laisser ce genre de considération freiner ma détermination ?
Mmmh, pas mal, il faisait des rimes en plus ! La pensée l'amusa un instant. Puis il reporta son attention vers Vlour Mabri qui se ratatinait, accablé.
- Combien de temps vont-ils encore vivre ?
- S'ils ne sont pas soignés ? Quelques jours, deux semaines au plus. Je dois aussi vous parler du cas de Léandra, la planète qui a explosé autrefois...
Mais l'être n'avait entendu qu'une seule chose.
- S'il leur reste peu de temps, ils doivent se rendre sur le site S ! s'exclama-t-il. Il faut qu'ils se trouvent là-bas ensemble sans éveiller les soupçons. Alors, enfin ! leur sacrifice entraînera l'anéantissement de la race maudite qui a assassiné ma famille ! Après ces milliers d'années d'effort, je touche au but et mon amour, ma terrible beauté, sera vengée !
Un rugissement sauvage venu d'une cage dans l'autre pièce se confondit avec son cri haineux, détournant un court instant l'attention de l'être. Le savant en profita pour glisser vivement un double de l'étude qu'il venait de réaliser entre deux meubles, dans la cache magique créée quelques heures auparavant.
L'homme qui n'en était pas un se retourna vers lui et tendit la main.
- J'ai besoin de toutes les données. Veuillez me les remettre, je vous prie.
Résigné, le généticien lui donna les dossiers. Sauf celui qu'il avait dissimulé.
L'être lut les indications. Soudain, il fronça les sourcils.
- Ah, il y a le problème de Robin M'angil, le jeune demi-elfe. Il est très proche du sujet féminin.
Un peu étonné par l'affirmation, le savant haussa les épaules.
- Ce sont des adolescents, qui peut savoir ceux qu'ils aiment ou ceux qu'ils détéstent ? Mais ils sont souvent ensemble, c'est exact, pourquoi ?
- Cela me déplaît. Je vais devoir prendre des... mesures.
Au ton de sa voix, on sentait que les mesures allaient être
définitives. Vlour Mabri frissona, il n'avait pas envie d'être à la place du demi-elfe. L'espérance de vie de ce dernier venait de se raccourcir drastiquement.
- Il est hors de question qu'un flirt pathétique contrarie mes plans, gronda l'être. Je vais lancer un sort sur mes deux sujets afin qu'ils ne puissent tomber amoureux que l'un de l'autre. Ainsi, je m'assurerai qu'ils seront réunis sur le site S. Si je connais bien les adolescents humains, ils ne voudront plus se quitter après avoir fait connaissance.
Il incanta :
- Par l'Adorus, que mes pouvoirs traversent l'espace ! Que Tara'tylanhnem et Jeremy'lenvire s'enlacent et que les autres liens se défassent !
Il fut environné d'une violente lumière violette. Celle-ci se divisa en deux rayons qui franchirent les murs du laboratoire et disparurent dans la nuit. Le sort était jeté. La magie chercherait et trouverait ses cibles. Bientôt.
- Voilà, conclut l'homme, satisfait. Dès que le sort entrera en action, les deux sujets repousseront tous ceux qui voudraient les aimer, et ne pourront s'éprendre que l'un de l'autre. Bien, les échantillons sanguins et tissulaires à présent, s'il vous plaît ?
Le savant fit léviter plusieurs fioles de verre qui se figèrent prudemment lorsqu'elles se posèrent dans la main de l'être.
- Les voici.
Désespérément, Vlour Mabri tenta un ultime essai, les yeux humides de frayeur.
- Vous ne voulez pas m'écouter. La déflagration sera terrifiante. La Terre peut explos...
Impatient, l'être l'interrompit d'un geste vif. Il sentait les prémices du changement dans son corps. Son échine ondulait. Sa respiration s'accélérait. Il lui devenait difficile de se contrôler.
- Je connais toutes les conséquences ! rauqua-t-il.
Vlour Mabri ouvrit la bouche... puis la referma. Les yeux qui le fixiaient jaunissaient. Comme celle d'un reptile, leur pupille s'étirait en forme de lame. Terrifié, le savant inspira péniblement.
- Et... et mon paiement ? balbutia-t-il.
- L'Etoile de Zendra ? Elle est à vous.
Dans la paume de l'être apparut un joyau étincelant qui fit briller les prunelles de Vlour Mabri, chassant sa peur. Enfin il allait recevoir sa juste récompense. Celle qui justifiait sa trahison. L'instrument grâce auquel il ferait rentrer dans leur gorge les ricanements des Hauts Mages de l'Académie des sciences magiques d'AutreMonde.
Fasciné par l'objet magique, il s'avança, puis se figea. La paume où reposait l'artefact était en train de se transformer. Elle se couvrait d'écailles, des griffes monstrueuses crevaient la chair. Les vêtements s'évanouirent, le dos s'ouvrit, laissant passer des pointes dorsales acérées et une haleine chaude comme l'enfer lui souffla au visage.
L'Etoile, soudain minuscule, reposait à présent dans la patte avant d'un terrifiant dragon, dont la gueule emplie de crocs démesurés plafonnait au ras des six mètres de la voûte.
Le savant pâlit. Il comprit que sa survie ne tenait qu'à un fil. Un très petit fil.
- Je... je ne dirai rien, murmura-t-il. Je vous le jure !
Le dragon hésita un instant, puis fixa la sueur malsaine qui dégoulinait du frot du savant. L'homme mentait. Il le sentait jusqu'au bout de ses épines dorsales.
- Les humains ne sont pas dignes de confiance, soupira-t-il. Si près du but, je ne vais pas courir le moindre risque. Désolé.
Vlour Mabri ne se vit pas mourir. Il perçut juste une fulgurante douleur et un courant d'air frais au milieu de son corps, puis il tomba.
A deux endroits différents.
Alors, qu'est-ce que vous en pensez ? Je vous ai mis presque tout le Chapitre 1. Bon, là, c'est que le début, ils ont à peine parlé de Tara. Moii, j'aime bien la dernière phrase "A deux endroits différents." ça fait genre humour macabre xD. Et aussi le titre du chapitre . Voilà, si vous avez des questions sur le livre, ou l'auteur, c'est ici .