Voilà, cette histoire est en fait l'une de mes rédactions de cinquième. Et comme, sans vouloir me vanter, je la trouve pas mal, je vous la fait lire. Dîtes-moi ce que vous en pensez et ce qui ne va pas ! Tout le monde s'en fiche, mais bon... J'ai eu 17 !
Toujours à l’affût de nourriture, j’observais un vol de grues cendrées, non loin du Nil.
Brusquement, une main se pose sur mon épaule, un homme d’une quarantaine d’années m’observe, il est vêtu d’un blouson vert boueux et, sous son épaule, je vois briller un fusil en bronze. Je ravale un cri, le regard du chasseur braqué sur moi.
-Que fait tu ici, petite ? me dit-il d’une voix roque. Qui es-tu, et d’où viens-tu ?
-Je m’appelle Nina Fabbri Valois, monsieur, je bredouille. J’ai 14 ans et je viens du Caire.
Il se prend pour qui, lui, je me relève soudain et je me rencontre que, cet homme mesure plus de 30 centimètres de plus que moi et qu’il n’a pas du tout l’air commode.
-Et vous, je dis d’une voix douce, qui êtes vous ?
-Ca ne te regarde pas, petite, il répond en haussant le ton.
Je n’insiste pas, il m’impressionne beaucoup trop et je m’en moque moi, de qui il est et de ce qu’il fait là, ce que je veux, c’est qu’il parte, point barre.
Mais il a l’air de ne pas vouloir partir ,lui, tant il me regarde méchamment, puis dans un souffle, il m’annonce :
-Vois-tu, « Lina », ces volatiles sont en pleine migration et elles font des provisions.
-NI-NA, monsieur, je m’appelle Ni-na Fab-bri Val-ois, je lui rappelle.
-Aucune importance, dit-il. Ce que je te dis, c’est que ces oiseaux font des provisions et que dans 2 ou 3 jours, tu ne pourras plus voler les figues et autres fruits, car ils auront tout emportés.
-Je ne suis pas ici pour voler, monsieur, mais pour observer et m’instruire.
-Tu ferais mieux de rentrer chez toi, il est déjà très tard, je te raccompagne. Quelle adresse ?
-Nasser Road 8.
Il a raison, il est tard, et j’ai peur. Je le suis, et on marche, marche… Jusqu'à l’immeuble de pierres blanches où je vois mon père, appuyé contre la fenêtre bleue :
-Nina ! Enfin, où étais-tu passée ? Je t’attends. Il est plus de neuf heures.
-Je suis désolé, monsieur, j’ai rencontré votre fille « Lina », et nous avons beaucoup parlé, me défend le chasseur en m’adressant un clin d’œil complice.
Je lui adresse un large sourire, en guise de remerciement. Il n’est pas si méchant, finalement! J’oublie alors qu’il a légèrement écorché mon prénom. Mais mon père me rappelle à l’ordre :
-Viens de suite, Nina, reprend-il d’un ton dédaigneux, le diner est servi !
Je rentre donc dans l’immeuble où m’attend déjà Maman.
-Coucou, Maman, excuse-moi, j’ai rencontré quelqu’un en route, alors…
-Ce n’est rien, ma puce, dit elle de sa voix douce habituelle, le diner est encore chaud. Va prendre une douche et je t’appellerai quand tout sera prêt, à moins que tu ne veuilles m’aider à mettre la table…
-Bien sur, Mam’, je l’interromps en lui sautant au cou. Mais Papa va me rappeler à l’ordre, comme toujours ! Tu le sais très bien, Maman…
Mais ma mère, voyant le verre toujours à moitié plein, et non l’inverse, me rassure en souriant :
-Fait-moi confiance, je vais arranger ça avec lui. Il s’est juste inquiété de te savoir au bord du Nil, c’est tout. Allez, maintenant, file vite dans la salle de bain !
Sans protester, j’y cours à toutes jambes, dévalant les escaliers quatre à quatre.
Arrivée dans MA salle de bain, j’observe mon reflet dans le miroir, ma figure de biche est vraiment jolie, non ?
Mais mon père, non loin de là, m’a visiblement prise en flagrant-délit d’autosatisfaction.
-Excuse-moi, Nina, pour tout à l’heure, mais j’étais si inquiet…
Je lui saute au cou et pose ma joue sur la sienne, il me pique un baiser sur le front…
-C’est moi qui suis désolée, Pap’, je suis rentrée tard.
Et voila, je suis (enfin) réconcilié avec lui…Quoi que…
-Tu n’oublieras pas de finir tes devoirs du C.N.E.D., Nina… !
-Mais je comprends rien aux maths, Pap’…
-Dis plutôt que tu ne VEUX rien comprendre…
-C’est pas du tout ça, mais…
-Il n’y a pas de « mais », Nina. Je veux te voir au salon avec tes affaires dans 5 minutes, ou alors…
-Ou alors quoi ???
-Cesse de discuter et fait ce que je te demande !
- Impossible ! J’ai promis à Maman de l’aider à mettre la table, et je ne veux pas la décevoir…ELLE !
Et vlan !!! La baffe de mon père éclate comme un caillou.
-Bravo pour la baffe, l’arme secrète des nuls et des faibles !
Va-t-il me remettre à ma place ? J’attends…mais…Non. RIEN.
-Nul…Faible…, dit mon père brusquement radouci (ou blessé, je ne sais pas).
Je regrette soudain mes paroles, mais lorsqu’il s’en va, il claque la porte… et j’éclate en sanglots.
Si Maman savait ça…
Je file donc en direction du salon-salle à manger, quand, tout à coup, je me pose une question qui me fait frissonner : est-ce que je dois apporter mes affaires de maths pour mes devoirs du C.N.E.D. ?
Puis, je me dis, que… Non. Je vais plutôt aider Maman à préparer la table de salle…
-Me voila !
Mais, à ma grande surprise, je découvre que, premièrement : la table est déjà mise, et deuxièmement : il y a 4 couverts. Papa, Maman, moi… C’est tout, Maman a du faire une erreur…
-Pour qui est le quatrième couvert, Maman ? je demande.
-Jean-Philippe Weiss !, braille mon père depuis le salon.
-Qui ?, je répète, ébahie.
Mais ma mère achève à mi-voix :
-Un professeur de mathématiques que ton père a engagé pour t’aider dans tes cours à distance…
Là, j’en reste la bouche en « O ». Quand mon père me lance une bourrade :
-Ferme la bouche, on dirait un poisson hors de l’eau…
-Et toi, tu es une sacrée vipère, je le rembarre.
Quand d’un coup…Driiiiiiiiiiiiing !
-Je vais ouvrir !, dit mon père.
Quelques minutes plus tard, il revient, avec un homme que je reconnais brusquement…
-… Le chasseur !
-Et oui, j’ai eu l’opportunité de faire connaissance avec M. Weiss, tout à l’heure, m’annonce mon père d’une voix fière, en enroulant un bras sur les épaules du vieux monsieur barbichu, maintenant en smoking.
La douche froide ! Je suis à la fois agacée que mon père ne me fasse pas assez confiance côté maths, mais ça me rassure que ce soit ce monsieur qui soit mon « prof ».
-Les « cours » commencent quand, Papa ?, je demande d’un air moqueur.
- Tous les jours, à 17 heures, et pendant 2 heures, me répond-il sur le même ton.
-De mieux en mieux, je susurre.
Il ne m’a pas entendu, mais après tout, je m’en moque, qu’il m’entende ou non !
-A partir de quand, monsieur Fabbri ?, demande Jean-Philippe Weiss.
-Je vous en prie, appelez-moi Olivier, mais pour répondre à votre question, j’aimerais que vous commenciez dés demain à donner des leçons à Nina, elle en a bien besoin, répond mon père pour me narguer.
Ma mère m’adresse un léger clin d’œil qui veut dire « tais-toi », et je me tais, je ne veux pas que mon père sache que ça m’embête (un peu) de prendre des cours de maths avec M. Weiss.
Puis je dis à Monsieur Weiss pour remettre à sa place mon père :
-Je suis vraiment contente que ça soit vous mon professeur, M. Weiss !!!
-Appelle-moi Jean-Philippe…
-Non, ça ira, je lui réponds timidement…
-Nina, va montrer à Jean-Philippe tes leçons, s’il te plait.
-Oui, Nina, montre-moi ta chambre, j’ai à te parler, ma puce…me murmure Weiss.
Puis je l’entraine, mon but étant d’échapper aux griffes de mon père.
Mais en entrant dans la vaste pièce lumineuse, M. Weiss annonce avec ampleur :
-Waooouh !!!
-Quoi-quoi ???
-C’est jolie, ta chambre !
-C’est tout ?
-Merci, je réponds poliment.
-Oui. Euh…Bref, je dois te donner quelque chose, Nina…
-Oui. Mais quoi ?
-Regarde…, il me dit en sortant de sa poche un portefeuille duquel il déplie une photo en noir et blanc.
-C’est qui, ces gens, M. Weiss ???
-M. Weiss ???, dit plutôt « Tonton », non ?
-Hein?
-Oui, en réalité, ton père n’est pas au courant, mais je suis son frère ainé.
Comment ? Donc cet homme serait en réalité mon…Non ! Je refuse de le croire !
Sam 15 Sep - 15:16
Je sais, parfois, il m'arrive de me tromper dans les temps, mais le problème, c'est que je suis nulle en conjugaison. 
En tout cas, merci pour tes conseils, dilla ! 
